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La lessive : une source surprenante de pollution microplastique

La lessive est étonnamment l’une des principales sources de pollution microplastique, car les tissus synthétiques libèrent des millions de microfibres. Que pouvons-nous faire, en tant qu'individus, pour réduire l'empreinte environnementale de notre lessive et atténuer les effets de la pollution microplastique ?

Auteur

Alexandra Wolff

Représentation surréaliste d'une buanderie avec une femme debout dans l'eau, mettant en valeur une machine à laver et une fenêtre avec vue sur l'océan, symbolisant le lien entre le linge domestique et la pollution des océans.

La pollution par les microplastiques est devenue un problème problème environnemental omniprésent, car ces minuscules particules de plastique peuvent être trouvées partout, des sommets des montagnes isolées aux profondeurs de l'océan.

Même si de nombreuses sources contribuent à ce problème, une Le coupable surprenant est notre lessive. Les textiles synthétiques libèrent des millions de microfibres lors du lavage, qui finissent dans les eaux mondiales, représentant une menace importante pour la vie marine et la santé humaine.

L'omniprésence de ces matières synthétiques dans nos vêtements, combinée à la fréquence de lavage, a transformé une tâche ménagère apparemment inoffensive en un problème environnemental majeur.

Que pouvons-nous faire, en tant qu'individus, pour réduire l'empreinte environnementale de notre lessive et atténuer les effets de la pollution microplastique ?

Le lien alarmant entre la lessive et la pollution microplastique

Chaque fois que nous lavons des tissus synthétiques comme le polyester et le nylon, ils se débarrasser d'innombrables microfibres – de minuscules fils de plastique mesurant moins de 5 mm.

Une seule charge de linge peut libérer plusieurs millions de ces fibres. Pour illustrer cela, un étude de l'Université de Plymouth a découvert qu'un seul lavage de 6 kg peut libérer jusqu'à 700 000 microfibres.

Ces fibres sont si petites que technologies actuelles de traitement des eaux usées sont limités dans leur capacité à les capturer, ce qui fait qu'une proportion importante d'entre eux finissent dans nos océans.

L'ampleur de ce problème est stupéfiante : on estime que le lavage seul libère 200 000 à 500 000 tonnes de microfibres dans le milieu marin chaque année.

Une fois dans l'océan, ces microfibres sont ingéré par la vie marine et causer des dommages physiques et chimiques. Ils peuvent également absorber et concentrer des produits chimiques toxiques, qui s’accumulent ensuite dans la chaîne alimentaire et mettent en danger la santé humaine.

Reconnaître l’ampleur de ce défi est la première étape vers l’identification de solutions efficaces.

La gravité du problème nécessite une action immédiate de la part des particuliers et des entreprises pour réduire les dommages environnementaux causés par nos habitudes de lavage. Même si l'ampleur du problème peut paraître écrasante, il existe des solutions qui peuvent réduire considérablement la quantité de microfibres rejetées par nos machines à laver.

Les filtres de machine peuvent-ils sauver nos océans de la pollution microplastique ?

L’une des solutions pour lutter contre la pollution microplastique issue du linge est l’utilisation de filtres de machine à laver. Ces appareils innovants sont conçus pour capturer les microfibres avant qu'elles ne pénètrent dans le système d'épuration des eaux usées. Christian Cullinane de Xeros Technology affirme que les filtres pour machines à laver sont capables d'empêcher « plus de 90% » de microfibres présentes dans notre lessive de pénétrer dans l'eau.

Il s’agit d’une réduction significative qui pourrait, du moins pour l’instant, faire la différence dans la lutte contre la pollution microplastique.

Plusieurs entreprises proposent désormais des filtres qui peuvent être facilement installés dans les machines existantes. Le filtre Lint LUV-R développé par Environmental Enhancements ou PlanèteCare par exemple, peut capturer jusqu'à 99% de microfibres dans une charge de linge.

De même, il a été prouvé que le filtre Filtrol 160 élimine jusqu'à 89% de microfibres.

Ces produits offrent aux individus un moyen simple et efficace d’agir chez eux.

Cependant, pour avoir un véritable impact significatif, les politiques et réglementations exigeant l’installation de filtres en microfibres dans toutes les nouvelles machines à laver auraient plus d’impact. La France a déjà franchi cette étape en exigeant que toutes les nouvelles machines à laver vendues à partir de 2025 incluent des filtres en microfibres.

Législation proposée dans d'autres régions, comme AB 1628 de Californie, entend emboîter le pas.

Ces changements de politique reconnaissent l'ampleur du problème et la nécessité d'une adoption généralisée de solutions de filtration. En plaidant pour ces solutions et en soutenant la législation, nous pouvons réaliser des progrès significatifs vers des océans plus propres et une planète plus saine.

Les pratiques de blanchisserie durables peuvent-elles faire une différence ?

Si les filtres pour lave-linge constituent une solution importante, d'autres habitudes de lavage écologiques peut également aider à réduire la perte de microfibres. Il s'agit notamment d'utiliser des détergents liquides au lieu de poudres, car les liquides sont moins abrasifs et provoquent moins de cassure des fibres.

Se laver moins fréquemment et seulement lorsque cela est nécessaire peut également minimiser la quantité de microfibres libérées.

En choisissant de l'eau plus froide et des cycles de lavage plus courts lors du lavage, vous pouvez davantage réduire la libération de fibres.

Le séchage des vêtements à l'air au lieu d'utiliser un sèche-linge permet non seulement d'économiser de l'énergie, mais réduit également l'usure du tissu, ce qui entraîne moins de perte de fibres.

Bien que ces pratiques soient bénéfiques, il est crucial de reconnaître les limites de s'appuyer uniquement sur un changement de comportement individuel. Il est difficile de parvenir à une adoption généralisée, car tout le monde n'a pas accès ou ne peut pas se permettre de se procurer des détergents respectueux de l'environnement, et les modes de vie chargés peuvent rendre difficile la réduction de la fréquence de lavage. L’impact de ces mesures individuelles, bien que précieux, pourrait ne pas suffire à résoudre l’ampleur du problème.

Les solutions technologiques telles que les filtres et les changements de politique sont essentiels pour une approche globale de lutte contre la pollution microplastique dans la lessive. Une stratégie à plusieurs niveaux combinant les efforts individuels avec un changement systémique est nécessaire pour faire évoluer les normes de l’industrie et le comportement des consommateurs vers un avenir plus durable.

Conclusion

Le rôle du linge dans la pollution microplastique ne peut être négligé. Chaque individu a le pouvoir de rendre ses habitudes de lessive plus durables. Mais pour véritablement combattre cette crise environnementale, nous devons faire pression en faveur de changements systémiques, tels que filtres obligatoires pour machine à laver et des réglementations plus strictes pour la fabrication textile.

Les filtres obligatoires pour les machines à laver constituent une solution immédiate et viable pour réduire considérablement la pollution en microfibres dans le linge. La question urgente demeure : quand et sommes-nous prêts à entreprendre une action collective pour mettre en œuvre de telles mesures ?

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